Le bruit en open space rend fou
Le bruit en open space, un vrai sujet. Entre Jean-Eude le Directeur Commercial qui braille sur ses commerciaux car ils n'ont pas atteint leurs objectifs et Sarah la chef de projet qui passe son temps au téléphone à raconter sa vie à ses copines sans même prendre la peine de s'isoler à l'écart, vos oreilles souffrent dans l'open space. S'il y en a bien un qui connaît le sujet du bruit en open space, c'est Yohann Paulin, co-fondateur de Work With Island, une startup qui commercialise une petite cabine pour téléphoner en toute tranquillité, à installer dans l'open space pour éviter le brouhaha. Il répond à nos questions sur le bruit en, open space et les différentes manières de le limiter !
Quel est l’impact du bruit en open space ?
Favorisant l'ouverture, la convivialité et le partage, l'open space apporte également son lot de nuisances. Travailler au calme ou passer un coup de téléphone confidentiel y est souvent impossible. Le bruit y représente en effet la principale nuisance selon l'INRS, loin devant les autres (qualité de l'air, température, éclairage...).
Au bureau cela se matérialise par une perte de concentration, une augmentation du stress et une irritabilité accrue. Mais les effets ne se limitent pas à l'environnement de travail. Les personnes exposées au bruit la journée s'y montrent moins tolérantes et sont globalement plus fatiguées. Le bruit impacte donc la vie de l'ensemble des utilisateurs de l'open space mais également la performance des entreprises. 1 personne sur 5 perd plus de 30 minutes par jour à cause du brouhaha et on estime à 23 milliards d'euros par an le coût global de la perte de productivité en France.
Est-ce un problème récent ou existe-t-il depuis toujours ?
Le problème est directement lié au développement de l'open space qui lui-même a vu le jour au cours du XXème siècle avec l'essor du travail tertiaire. En France, les premiers open spaces sont apparus dans les années 90 suite à l'explosion du prix du mètre carré dans les grandes villes. Les entreprises ne pouvant plus offrir de bureaux fermés à chacun de leurs employés, l’open space s’est démocratisé, permettant d’offrir un poste de travail à chaque collaborateur tout en minimisant le besoin en mètres carrés. En effet on estime généralement la surface nécessaire à 12m2 par personne dans un bureau fermé contre 7m2 en open space (hors salles de réunions). L'immobilier représentant le deuxième poste de dépense après les ressources humaines , une économie de près de 40% n'est pas négligeable.
Comment réduire le bruit en open space ?
De nombreuses solutions existent afin de diminuer le brouhaha ambiant. On peut notamment citer les panneaux acoustiques que l'on peut fixer au mur ou au plafond ou entre deux bureaux. D’une manière générale tout apport de mobilier en tissu permettra une légère diminution du bruit ambiant.
Les plantes vertes contribuent également à atténuer les voix d'où l’augmentation significative des implantations de murs végétaux en entreprise. Cela dit, la véritable gêne n'est pas tant liée au vacarme mais plutôt aux conversations intelligibles dans l'open space. Je pense notamment aux conversations à voix haute entre deux collègues ou bien à une personne téléphonant passant un coup de téléphone. Ces conversations intelligibles sont bien plus dérangeantes car elles empêchent de se concentrer sur un autre sujet. Le véritable enjeu est donc de permettre aux gens de s’isoler pour échanger ou téléphoner.
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Comment sensibiliser les collaborateurs à ce problème ?
Une personne travaillant en open space est dérangée toutes les 11 minutes en moyenne et il lui en faudra plus de 25 pour se concentrer à nouveau. Les principaux intéressés subissent donc cette gêne et sont conscients de cette problématique.
Instaurer une charte de bonnes pratiques quant à la « gestion du volume sonore » peut toutefois s’avérer utile. Quelques principes simples seront rappelés comme le fait d’échanger à demi-ton dans les bureaux, de réserver une salle de réunion pour des discussions prolongées et d’utiliser des espaces isolés pour passer un coup de téléphone.
Quelle solution proposez-vous avec Work With Island ?
Nous avons conçu une phonebooth permettant de téléphoner en toute discrétion ou de s’isoler plus longuement pour travailler au calme. Après une année de R&D nous avons lancé Island, une cabine acoustique fabriquée à partir de matériaux naturels ou recyclés et livrée à plat afin de minimiser son empreinte carbone.
Pouvant accueillir une à deux personnes debout ou assises grâce à son strapontin, Island est vendue sur internet sans intermédiaire. Cela nous permet de rester en contact avec nos clients pour faire évoluer notre produit tout en proposant un produit haut de gamme à un prix juste. Nous espérons apporter avec Work With Island un vent de fraicheur sur un marché opaque et démocratiser l’acquisition de phonebooths.