Le télétravail est-il réservé aux feignasses ?
Le télétravail est-il le futur de l’emploi, ou une combine que se refilent entre eux les pros de la glandouille ? Le point sur cette pratique dont on cause beaucoup, mais que l’on connaît mal (un peu comme le bondage, quoi).
Le télétravail : petit état des lieux
Le télétravail, déjà, c’est quoi ? Il ne s’agit pas d’un aménagement du temps de travail, mais bien d'une modalité d’organisation du travail qui permet au salarié de travailler hors les locaux de son entreprise en utilisant les technologies de l'information et de la communication (internet, si vous suivez). En clair, il ne s’agit pas de travailler moins mais de travailler autrement. En s’épargnant une à plusieurs fois par semaine les bouchons/la cantine /le collègue qui sent pas bon.
Avec la réforme du Code du Travail en septembre 2017 (merci Manu), les conditions de mise en œuvre du télétravail en France ont été considérablement assouplies. Désormais il n’est plus nécessaire de modifier le contrat de travail pour permettre à un salarié de télé-travailler ; un simple accord oral suffit. Surtout, le télétravail est désormais considéré comme un droit pour ceux dont le poste le permet : en gros, si vous utilisez un ordinateur pour travailler. Ce qui signifie que l’employeur est contraint de motiver sa décision en cas de refus (bonjour l’ambiance).
Télé-travailler plus pour travailler plus
Promettant un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée et une diminution du stress et de la fatigue liés aux transports, le télétravail aurait également une incidence bénéfique sur la productivité . En effet, les télétravailleurs font état d’une meilleure concentration qui s’expliquerait entre autres par la diminution du nombre de perturbations journalières comme les coups de fil et bavardages entre collègues.
Paradoxalement, télé-travailler permettrait aussi de travailler davantage puisque le temps « perdu » à se rendre sur le lieu de travail devient du temps « gagné ». Travailler à distance aurait donc un certain nombre d’avantages pour l’employeur, sans compter le {{esi:link 6046 bénéfice green } d’une telle pratique: baisse du bilan carbone individuel, allègement de l’empreinte carbone des bâtiments et donc des factures de chauffage, de climatisation et d’électricité.
Le cas Automattic : l’avenir du (télé)travail ?
Si la tendance du télétravail progresse en France avec près d’1/4 des salariés aujourd’hui concernés par cette pratique, nous sommes encore loin de nos cousins américains, véritables pionniers en matière de « remote » (télé-travail en V.O). Dès sa création en 2005, la société Automattic basée à San Francisco, qui possède la plateforme WordPress.com, a donné le choix à ses 550 employés : venir au bureau ou travailler de chez eux. Résultat ? Désertée par ses salariés, la boîte a choisi de revendre son entrepôt de 1400 mètres carrés en juin 2017…
Un exemple qui a inspiré d’autres start-ups comme Platform.sh, spécialiste du cloud. « Ça ne m'intéresse pas de savoir à quelle heure travaillent mes salariés, s'ils jouent au Tetris ou s'ils sont en train de coder. Ce qui m'importe c'est la qualité de leur travail et comment ils amènent de la valeur à la boîte », explique son patron Frédéric Plais. Un constat plein de bon sens, mais qu’on imagine encore mal dans la bouche de nos dirigeants made in France…