Se faire payer par un client récalcitrant (du porte-monnaie)
On a tous un ami drôle, sympa et champion du croque-monsieur jambon chocolat, dont l’unique et néanmoins cataclysmique défaut est celui d’être radin. Mettre la main au portefeuille a l’air de lui raboter le cœur à tel point qu’on doit développer des trésors d’ingéniosité pour le faire participer à une cagnotte Leetchi (y compris pour l’anniversaire de sa femme).
Amener un client à payer sa facture est autrement plus délicat que les sommes impliquées sont généralement supérieures à 30 euros. Et qu’un défaut de paiement de sa part peut sérieusement mettre à mal la trésorerie de votre entreprise. Alors, avant d’envoyer un ami Russe récupérer l’argent, voici les étapes à suivre pour obtenir gain de cause sans perdre de plumes.
Se prémunir tu feras
En entreprise, il existe deux types de mauvais payeurs. Ceux de pure mauvaise foi, qui agissent dans le but assumé de vous escroquer ; et ceux qui se contentent de différer leurs règlements par paresse, intérêt stratégique ou pure négligence. Heureusement, la seconde typologie est plus courante que la première.
Pour obtenir d’un client qu’il honore sa facture en temps et en heure, le mieux est évidemment de poser les bases en amont : indiquer un échéancier sur le devis ainsi que sur la facture, avec mention explicite des pénalités en cas de retard, constitue un excellent garde-fou ainsi qu’un élément juridique incontestable en cas de litige.
Identifier les process internes de règlement et les personnalités décisionnaires en face maximise également les chances que la chaine de paiement fonctionne bien. En ce qui concerne les nouveaux clients, vérifier que tous les éléments nécessaires à l’accomplissement de la transaction ont bien été fournis (un RIB est si vite oublié) peut vous faire gagner un temps considérable.
Enfin, un simple coup de fil en amont du service comptabilité de votre entreprise à celui de votre client, pour vérifier qu’il n’existe aucun obstacle au paiement à la date initialement prévue, ne coûte objectivement rien mais peut rapporter gros.
Méthode douce vs Méthode dure
Si, malgré les précautions prises, le paiement de votre facture tarde à arriver, sachez qu’un coup de téléphone est toujours plus efficace qu’un courrier de relance. Mieux vaut assortir cet appel d’un mail afin de disposer d’une preuve écrite de cette relance « amicale » (évitez donc d’insulter le client dans le corps du message).
Dans l’hypothèse où votre interlocuteur continue de faire la sourde oreille, sortez l’artillerie lourde : la menace. D’abord, envoyez un avertissement ferme par courrier avec accusé de réception: un non-règlement entraînera un gel de toute livraison de marchandises ou prestations de services ultérieures.
En parallèle, donnez à votre client une dernière chance de réagir en l’avertissant de votre intention de lancer une campagne diffamatoire sur les réseaux sociaux. Indiquez lui que vous allez poster un message sur Linkedin , Twitter, Facebook, en nommant explicitement la personne et exposant les faits. Ne le faites pas bien entendu...
N’hésitez pas à prendre à partie d’autres collaborateurs de l’entreprise concernée, par exemple en envoyant des messages privés sur Linkedin. Parfois, un simple changement d’échelle peut faire des marcles.
En dernier recours, une assignation en référé constitue un moyen de pression diaboliquement efficace, qui devrait conduire votre mauvais payeur à s’exécuter bon gré mal gré, avant la tenue du procès. La bonne nouvelle : un contrat signé, un bon de commande et / ou de livraison ainsi qu’une facture suffisent à vous faire gagner le procès.
Mais avant d’en arriver à l’assignation, vérifiez tout de même que votre client n’est pas simplement parti se dorer la pilule à Hawaï. Vous auriez l’air fin en découvrant sa carte postale.
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